L’évolution des canons de beauté autour du teint dans l’histoire et dans le monde
- vanesakarolojosiane
- 5 mars 2016
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Antiquité : Depuis les débuts de la civilisation égyptienne, la femme est représentée suivant des canons relativement stables. Les statues la représentent comme une beauté africaine élancée, mince et musclée, aux jambes longues et aux fesses rebondies, aux seins menus et à la taille large. La peau est peinte en ocre jaune et non en rouge, comme c'est le cas pour les hommes : la femme, qui veille sur la maison, est à l'abri des rayons du soleil. D’après les textes littéraires, l’un des critères de l’idéal du beau dans la vieille Egypte était incontestablement la possession d’une peau lisse et claire, sans imperfection ni poil disgracieux. Ainsi pour conserver la jeunesse de sa peau, le corps féminin était régulièrement soumis aux séances dépilatoires ainsi qu’à divers produits à destinés à éclaicir la peau comme l’ocre jaune. La couleur de peau est aussi un important critère d’évaluation d’une belle apparrence chez les Perses et les Arabes. Plus la peau était foncée, plus on était laid. C’est donc d’un mélange à base d’une poudre à base d’écorces de mandarine, de graines de melon blanc et de fleurs de pêche que les femmes perses et arabes s’enduisaient le corps trois fois par jour pendant trente jours pour avoir un teint blanc. La symbolique de cette pratique de la peau pâle, demeure depuis des décennies dans de nombreuses civilisations pour l'aspect de blancheur, donc de richesse.

Moyen-Age : Bien qu’à l’époque, l’église condamme l’artifice, attirés par des critères de beauté imposés par les hommes aussi surprenant qu’inaccessibles comme avoir les cheveux blonds, mais les sourcils et les yeux noirs, une bouche fine, charnue et vermeille ou encore un corps fin, mais le ventre rond ainsi qu’une peau de lait et un teint pâle, à une époque où l’on vit principalement en plein air. Les femmes de l’époque usaient donc de pratiques démesurés pour parvenir à cet idéal impossible : décoloration des cheveux, blanchiment de la peau et des dents, épilation du visage, mais aussi de la nuque, du front, des tempes. Le teint étant très important, les nobles dames se repoudraient le visage de poudre blanche à longueur de temps. Le blanc étant destiné à provoquer un effet de statuaire et à évoquer la virginité. Il donne l'illusion d'un visage pur, sans taches, ni impureté ou cicatrices, il permet de dissimuler les rougeurs provoquées par la nourriture très épicée et par les vins de l’époque. Ainsi, la recherche du visage blanc était très importante : la peau doit être d’une clarté transparente et lumineuse. Il faut savoir que dès le X ème siècle, les japonaises se blanchissaient le visage avec de la céruse (pigment blanc à base de plomb) ou de la poudre de riz. Dans un article intitulé Les Japonaises fuient le soleil, et attirent l’industrie cosmétique, écrit par Philippe Mesmer pour Le Monde, on nous apprend que pour les femmes en Chine, en Corée du Sud et au Japon : “l’important est d’avoir une peau claire, lumineuse et sans tache. [...]. L’importance d’une peau blanche reste ancrée dans le quotidien des Japonaises depuis des siècles. A l’ère Heian (794-1185), inspirées par la déesse légendaire Amaterasu dont le blanc du visage faisait la beauté, les femmes de la cour cultivent l’art de conserver la peau blanche, signe distinctif du commun et synonyme de pureté, d’hygiène, d’innocence et de coquetterie. En Inde, la couleur de la peau est une obsession, l’idéal étant une peau la plus claire possible. En effet, dans la religion Hindouiste, dans la mythologie, les déesses indiennes ont la peau très blanche ou bleue tandis que les démons et le Mal sont toujours représentés en noir, ressembler aux dieux est le plus beau critère de beauté.

Les Temps Modernes : Aujourd’hui, les critères sociaux de beauté ont changé et sont maintenant dictés par les occidentaux, il se résume à être minces, avec des seins et des fesses ronds et volumineux, de longues jambes fines et fermes, et un visage bien symétrique. De nos jours, la maigreur est devenue l’idéal corporel, un critère de beauté quasi universel car les médias ne cessent de propager cette image de femme moderne et active qui ne peut se permettre d’avoir des kilos en trop, la minceur caractérise aussi beauté et richesse. Cependant dans d’autres cultures sous l’influence de l’occident et la colonisation comme en Chine et en Inde, les critères principaux de beauté restent un teint claire et net, critères qui atteinnent l’Amérique et l’Afrique avec l’esclavage et la colonisation. En Afrique, les femmes se mettent à se dénaturent les cheveux à l’aide de produits tels que le défrisants pour les lisser et commencent à se dépigmenter la peau. Dans la tradition africaine, les formes généreuses traduisent bonne santé, beauté et richesse. La plus ancienne représentation de la femme que les archéologues ont retrouvée est la Vénus Hottentote symbolisant la fécondité avec une poitrine et des hanches démesurément larges. Or, ces critères ont bien évolué : la femme africaine moderne doit désormais avoir une poitrine ferme, une taille fine et des fesses rebondies comme Naomi Campbell ou encore plus d’actualité avoir une grosse poitrine et un gros fessiers, un ventre plat et le teint claire comme Beyonce. En Chine, aussi les critères de beauté moderne sont liés à une certaine fascination de l’occident et des femmes occidentales, on considère aujourd’hui qu’une femme y est belle si elle est grande, avec de grands yeux et un teint de lait avec un nez plus long que la normale. Les canons de beauté n’ont cessé d’évoluer à travers les siècles et les cultures, celui du teint clair a traversé les siècles et les cultures du monde entier. En Egypte à l’époque des pharaons, en Europe avec les nobles dames au Moyen Age, en Chine à l’époque de la dynastie Han, au Japon avec les Geishas ou encore en Inde et en Arabie Saoudite. Mais si dans certaines cultures, la mode du teint blanc c’est avec le temps démodé et a disparu, dans d’autres comme en Afrique, depuis quelques années le teint clair est une véritable mode et ne cesse s'accroître sur le continent et de créant de plus en plus polémique.

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